Festival AlimenTERRE : quand le cinéma promeut l’alimentation durable et solidaire
Le 08/11/2018
Soutenu par Biocoop depuis 2013, le festival AlimenTERRE se déroule chaque année, du 15 octobre au 30 novembre. Son objectif : mieux comprendre les enjeux agricoles et alimentaires en France et dans le monde. Présentation.
Initié en 2007, le festival AlimenTERRE, coordonné par le Comité français pour la solidarité internationale (Cfsi)*, a été créé dans le cadre d’une campagne éponyme qui milite en faveur d’une agriculture paysanneet durable, au service de l’alimentation pour tous. Son slogan : « Notre avenir se joue dans nos assiettes ».
Pour animer cet événement, huit documentaires réalisés par des professionnels, ont été sélectionnés dans le cadre du festival. L’ensemble de la programmation est diffusée durant un mois et demi, du 15 octobre au 30 novembre, dans près de 600 communes et une dizaine de pays.
Outre ces diffusions, des milliers d’événements (projections-débats, marchés alimentaires et solidaires, ateliers cuisine bio, locale et équitable avec des enfants, expositions, visites de fermes, etc.) sont prévus tout au long du festival, auxquel participent près de 65 000 personnes.
Parmi les activités proposées, certaines se déroulent dans des magasins du réseau Biocoop. Pour en savoir plus, contacter votre magasin le plus proche pour assister à une projection ou une dégustation de produits bio !
Retrouver la bande-annonce du film AlimenTERRE
Le festival AlimenTERRE, c’est :
Plus de 1.000 structures impliquées dans l’organisation,
65 000 personnes participant à l’événement,
Et des milliers d'évènements dans près de 600 communes.
Interview d’Antoine Gérard, un des membres organisateurs du festival AlimenTERRE 2018 :
Quel est votre rôle au sein du festival AlimenTERRE ?
« Membre de l’Amap Consom’ solidaire, à Paris 13e depuis plusieurs années, je me suis porté volontaire pour soutenir l’association engagée dans l’organisation du festival. Outre sa fonction première de regrouper des consommateurs partageant la même vision de l’agriculture – une agriculture bio, quand cela est possible, paysanne et respectueuse de la nature – Consom’solidaire a aussi pour vocation de faire de l’éducation populaire. En relayant des événements auprès des citoyens sur l’alimentation biologique et la distribution ».
Quels films vous ont particulièrement marqué dans la sélection AlimenTERRE 2018 ?
« Difficile à dire, ils sont tous dignes d’intérêt ! A Consom’solidaire, nous avons choisi de diffuser deux films parmi les 8 sélectionnés : L’empire de l’or rouge qui explique en quoi le concentré de tomates fabriqués en Chine est en train de tuer la culture en Afrique. Et, Le champ des possibles, lequel a pour nous [l’association], une résonnance particulière. En effet, il traite des néo-paysans, ces agriculteurs qui ont décidé de changer de métier, de donner du sens à leur vie, en devenant maraîchers, éleveurs... ».
Synopsis des films présentés dans le cadre du festival AlimenTERRE :
Eloge des mils – L’héritage africain
Réalisateur(s) : Idriss Diabaté (VF) ; Année de sortie : 2017 ; Pays : France ; Production : DJA-COMM, BEDE / AAPSI ; Durée : 52 minutes ; Langue(s) du film : Français.
Céréales d’origine africaine, mil et sorghos (gros mil) accompagnent depuis des millénaires les communautés dans la résistance à la sécheresse et l’affirmation d’une identité propre aux régions les plus chaudes de la planète. Ce film montre pourquoi, dans un contexte de crise alimentaire aggravée par les changements climatiques, la renaissance des cultures de mil représente une alternative nourricière d’autant plus précieuse qu’elle est ancrée dans une histoire et des savoirs encore vivants aujourd’hui en Afrique de l’Ouest.
Frontera Invisible
Réalisateur(s) : Nicolas Richat & Nico Muzi (Espagnol STFR) ; Année de sortie : 2016 ; Pays : France ; Production : Transport & Environnement, Gancho ; Durée : 28 minutes ; Langue(s) du film : Espagnol sous-titré français.
Frontera Invisible est l'histoire vraie des communautés colombiennes piégées au milieu de la plus longue guerre du monde, dans laquelle la course à l'huile de palme pour produire du « carburant vert » a contraint paysans et indigènes à être déplacés. Un film qui offre une voix aux communautés locales, luttant pour récupérer leurs terres tout en exposant les principaux pièges de la politique des agrocarburants.
L'empire de l'or rouge
Réalisateur(s) : Jean-Baptiste Malet & Xavier Deleu (VF) d’après l'ouvrage de Jean-Baptiste Malet ; Année de sortie : 2017 ; Pays : Chine Ghana Etats-Unis Italie Canada ; Production : Java films/ Little Big Story, PVP DOC V Inc. AQPM ; Durée : 54 minutes ; Langue(s) du film : Français
Que mange-t-on quand on ouvre une boîte de concentré de tomates, lorsque l'on verse du ketchup dans son assiette ou entame une pizza ? Toute l'humanité en consomme et pourtant, personne n'en a vu. Les tomates sont produites et conditionnées sous barils en Chine pour être ensuite exportées aux quatre coins de la planète. Pendant deux ans, Jean-Baptiste Malet a retracé le voyage d'une tomate de la Chine au Ghana, en passant par l’Italie, le Canada et les Etats-Unis. Ce film nous emmène à la rencontre des traders, cueilleurs, entrepreneurs, paysans, généticiens, fabricants de machine qui se cachent derrière l'industrie de la tomate.
La planète lait
Réalisateur(s) : Andreas Pichler (VF) ; Année de sortie : 2017 ; Pays : France ; Production : ARTE, Eikon, Miramonte/ Magnetfilm ; Durée : 90 minutes ; Langue(s) du film : Français.
Les vaches fournissent aujourd’hui une industrie hautement technologique. Un marché mondial s'articule autour du lait, produit qui anime les débats, jugé comme vertueux pour le renforcement de l'organisme par les uns mais incompatible avec le métabolisme humain par d'autres, car trop riche. Une enquête est menée sur la filière laitière à travers ce film où l'on découvre les dérives d'un marché mondial en expansion mais aussi les alternatives à cette industrie.
Le champ des possibles
Réalisateur(s) : Marie-France Barrier ; Année de sortie : 2017 ; Pays : France ; Production : Caméra Subjective ; Durée : 68 minutes ; Langue(s) du film : VO – Français.
Quitter la ville pour retourner à la terre et devenir paysan, un défi que se sont lancés plusieurs citadins français. Partis de zéro, ces néo-paysans doivent tout apprendre dans l'idée de renouer avec la nature. Qu'ils s'installent collectivement ou non, ils se rejoignent autour de l'idée de rompre avec les pratiques industrialisées. Chacun d'eux réinvente le métier de paysan et explore le champ des possibles.
L’agroécologie dans l’oasis de Chenini : préserver ensemble
Réalisateur(s) : Sonia Ben Messaoud & Laetitia Martin (Français - Arabe STFR) ; Année de sortie : 2018 ; Pays : France ; Production : Echo'Via & Une Seule Planète ; Durée : 37 minutes ; Langue(s) du film : Français.
L’assèchement des sources naturelles dans les années 1970, la pollution ou encore l’abandon progressif des terres ont entraîné de lourdes conséquences sur l’écosystème de l’oasis de Chenini, dans la région de Gabès en Tunisie. Face à ces problèmes, les habitants se mobilisent depuis des décennies pour préserver leur oasis à travers des pratiques issues de l’agroécologie et de savoir-faire locaux.
Mexique, sous l'emprise du Coca
Réalisateur(s) : Julie Delettre ; Année de sortie : 2016 ; Pays : France ; Production : Wilde Angle Productions & Public Sénat ; Durée : 29 minutes ; Langue(s) du film : Version originale sous-titrée français.
Le Mexique est le premier pays consommateur de Coca-Cola dans le monde et représente à lui seul plus de 40 % des ventes de la marque en Amérique du Sud. Diabète, obésité, hypertension mais aussi assèchement de certaines régions, les conséquences négatives se manifestent tant à l’échelle individuelle, économique qu’environnementale. Ce documentaire témoigne de la manière dont la firme Coca-Cola a implanté à San Cristobal de Las Casas sa plus grosse usine dans les années 1980. Depuis, elle y pompe l'eau nécessaire à sa production, puisant directement dans la nappe phréatique de la ville jusqu'à en assécher certaines communautés alentours. Pour fabriquer un litre de Coca, il ne faudrait pas moins de six litres d'eau.
Vertueuses, les multinationales ? Le business de l'aide au développement
Réalisateur(s) : Valentin Thurn & Caroline Nokel (VF) ; Année de sortie : 2017 ; Pays : France ; Production : ARTE, NDR ; Durée : 86 minutes ; Langue(s) du film : Français.
L'aide publique au développement européenne a pour objectif de faire diminuer l'insécurité alimentaire et la grande pauvreté dans le monde. Plutôt que d'utiliser des structures étatiques, les contributeurs allouent souvent les fonds à des entreprises, par le biais de partenariats public-privé. Or, dans les faits, les industriels ne jouent pas le jeu. En enquêtant en Afrique, les auteurs de ce documentaire ont constaté que les multinationales accaparent les terres, paient des salaires misérables à leurs employés et poussent les paysans à acheter leurs produits. Pourtant, des modèles alternatifs d'aide au développement existent.
Rôle du Cfsi* :
Le Comité français pour la solidarité internationale (Cfsi) est une association reconnue d’utilité publique créée en 1960 qui coordonne le festival AlimenTerre. Il regroupe 24 organisations membres (associations, syndicats, collectivités territoriales) et intervient sur deux thématiques majeures : la promotion d’une agriculture et d’une alimentation durable et solidaire et le renforcement des sociétés civiles. Par des actions de terrain, ses organisations membres agissent en faveur des droits humains et contre les inégalités. Enfin, le CFSI sensibilise et mobilise l’opinion publique et les décideurs politiques en faveur du droit à l’alimentation.